Mariage de deux AC : on peut-il se marier ensemble ?

En France, 234 000 mariages ont été célébrés en 2022, mais derrière ce chiffre massif se cache une réalité plus nuancée : certains couples choisissent d’organiser non pas une, mais deux cérémonies. La loi ne l’exige pas, mais la tentation de doubler la mise, entre mairie et rituel plus personnel, intrigue, interroge, parfois déroute.

Mariage célébré en deux temps : de quoi parle-t-on vraiment ?

Le mariage à deux, aussi appelé « elopement », a conquis des couples lassés des conventions et de la grand-messe familiale. Ici, pas de banquet imposant ni de discours interminables : place à l’épure, au sens, au choix d’un lieu qui parle au cœur, forêt boréale, sommet isolé, plage sauvage. Au Québec, Love is Nord accompagne ces duos désireux de vivre un moment à leur image. Josée, célébrante, et Patrick, photographe, orchestrent des unions où l’authenticité l’emporte, capturant chaque geste loin de l’agitation habituelle.

Souvent, ce type de parcours se scinde en deux étapes. La première, une cérémonie légale, civile ou religieuse selon les cas, donne à l’union sa reconnaissance officielle. Ensuite, la deuxième partie s’affranchit de la norme : on célèbre l’amour dans un cadre choisi, avec ou sans convives, pour un moment qui n’appartient qu’aux mariés. Robe blanche ou pas, vœux échangés, repas raffiné ou pique-nique improvisé, chaque détail raconte le couple.

Voici les principaux formats qui se dessinent lorsqu’on s’engage dans cette aventure :

  • Le premier mariage peut se dérouler à la mairie, dans une chapelle ou même en plein air, en fonction des envies et du contexte légal.
  • La seconde célébration permet de revisiter les codes, d’ajouter une dimension spirituelle ou tout simplement festive.
  • Certains rituels reviennent souvent : robe, fête, échanges de cadeaux, à chaque couple d’y coller sa touche.

Ce désir d’un mariage à deux n’est plus l’apanage de l’Amérique du Nord. En France, la pratique reste discrète mais séduit une poignée de futurs époux, attirés par la liberté de façonner leur propre chemin. Le choix du lieu se charge alors d’une signification particulière, qu’il s’agisse d’un recoin de nature ou d’une table étoilée.

Pourquoi choisir de se marier deux fois : motivations et situations courantes

Pour beaucoup, le double mariage n’est ni une fantaisie ni un effet de mode. C’est souvent la réponse à la complexité des règles, à la diversité des attentes, à la nécessité de conjuguer différentes identités. Sylvain et Anaïs, par exemple, ont choisi un elopement à Charlevoix grâce à Love is Nord : union civile toute en sobriété d’un côté, célébration intime loin des regards de l’autre. Leur démarche traduit une volonté de mêler légitimité et intimité. Autre cas, Émilie et Pascal : mariés en Gaspésie, ils illustrent la tendance à dissocier mariage civil et mariage religieux pour respecter à la fois la loi et les convictions de chacun.

Motivations récurrentes

Plusieurs raisons poussent les couples à multiplier les cérémonies :

  • Respecter une obligation légale : en France comme ailleurs, la mairie reste un passage obligé avant tout mariage religieux.
  • Honorer des attentes familiales ou traditions religieuses : certains tiennent à la reconnaissance par l’église après le passage civil.
  • Créer une expérience intime : le mariage symbolique devient alors un choix personnel, loin de la pression sociale.

Cette deuxième célébration offre aussi une échappatoire face aux tensions : familles recomposées, différences culturelles, contraintes administratives. Parfois, le choix du régime matrimonial ou la nécessité d’un contrat de mariage justifient une cérémonie à part, parfois même dans un autre pays. Chaque couple invente sa propre formule, entre légalité, spiritualité et désir de marquer le coup à sa façon.

Quelles sont les règles légales et religieuses à respecter ?

Pour qu’un mariage civil soit reconnu en France, il faut répondre à des critères précis : être majeur, respecter la monogamie, ne pas avoir de lien de parenté direct et donner un consentement sans équivoque. La mairie, passage obligé, ne fait pas de place à l’improvisation, même pour les fans d’elopement ou de nature sauvage. Deux témoins majeurs signent l’acte officiel, chaque document doit être fourni dans les règles. L’administration n’admet aucun flou.

La cérémonie religieuse intervient toujours après le civil. L’église catholique ne transige pas : pas de mariage à l’église sans union civile préalable, sous peine d’invalidité. Au moins l’un des époux doit avoir reçu le baptême pour accéder au sacrement du mariage. L’église distingue entre mariage « naturel » (valable devant Dieu mais sans la grâce sacramentelle) et mariage sacramentel (réservé à deux baptisés). Le prêtre, mandaté par le diocèse, doit s’assurer des consentements, de la présence de témoins et, parfois, demander des dispenses spécifiques, notamment si les époux n’ont pas la même religion.

Un avocat spécialisé peut aider à naviguer entre les exigences du code civil et celles du droit canon. Certains couples devront demander une autorisation de mariage mixte ou une dispense, que ce soit auprès du procureur ou de l’évêque. Le parcours, balisé de bout en bout, ne laisse pas de place à l’amateurisme.

Deux hommes se tenant la main lors d

Ce qu’il faut savoir avant de s’engager dans un double mariage

Avant de préparer un mariage de deuxAC, il faut rassembler une série de documents. Acte de naissance à jour, pièce d’identité, justificatif de domicile, preuve de nationalité : le dossier administratif doit être béton. Ces règles s’appliquent que l’on soit français ou étranger. Deux ressortissants étrangers peuvent se marier en France, à condition qu’au moins l’un des deux (ou l’un de leurs parents) y réside. A défaut, seules quelques collectivités d’outre-mer, comme la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna, ouvrent cette possibilité.

Pour éviter les mauvaises surprises, il faut anticiper. Prendre contact avec la mairie choisie dès le début permet de lever les éventuels blocages. Examiner le régime matrimonial à choisir devient incontournable, surtout en cas de patrimoine international ou de famille complexe.

Le mariage civil et le mariage religieux restent deux mondes aux règles distinctes, mais seul le civil donne une reconnaissance officielle. Solliciter un avocat spécialisé peut s’avérer précieux, surtout pour les couples internationaux ou issus de nationalités différentes. La moindre erreur dans le dossier ou le calendrier peut compliquer la célébration devant l’officier d’état civil.

Au bout du compte, le double mariage n’est pas une lubie mais un parcours réfléchi, balisé, parfois exigeant. Deux cérémonies, deux univers, un seul engagement : celui de bâtir, à deux, un projet qui leur ressemble. Reste à chaque couple d’inventer la suite, entre liberté, tradition et promesses murmurées.

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